Pouvez-vous nous donner un aperçu historique de la Poste C. I ?
Dans le cadre de la rentabilisation de certaines sociétés, le Gouvernement ivoirien a pris la décision de restructurer la Poste de Côte d'Ivoire. Initialement, c'était la Société Ivoirienne de la Poste et de l'Epargne (SIPE) et depuis le 30 juin 1998, la Poste de CI reprend les activités de la SIPE. La Poste a pour mission première la collecte, l'acheminement et la distribution du courrier. Elle assure également le service des mandats et celui des colis postaux. La nouvelle mission de la Poste est d'assurer le service universel.
Au niveau de l'actionnariat, quelle est la structure de la Poste de Côte d'Ivoire ?
La poste de Côte d'Ivoire est une société d'Etat donc l'Etat ivoirien est le seul actionnaire alors qu'initialement, l'Etat avait 98% des actions et les travailleurs 2%. Cette structure n'a pas donné satisfaction et avec cette nouvelle restructuration, le Gouvernement a séparé la Poste de la Caisse d'Epargne et les Chèques postaux pour en faire deux (2) entités distinctes. Aujourd'hui, la Poste se réorganise, nous venons d'avoir notre premier Conseil d'Administration avec un Président du Conseil d'Administration, un Directeur Général et des Directeurs Opérationnels.
Avec la mondialisation, nous pensons que nos postes doivent évoluer et dans cette évolution, nous sommes obligés de créer des joints-ventures. Nous partons vers un partenariat avec certains privés dans certains domaines de nos activités. Aujourd'hui, nous parlons de la filialisation de notre courrier rapide avec certains partenaires.
Pouvez-vous nous donner les principales lignes de conduite de votre stratégie et les meilleures opportunités pour la croissance de votre compagnie ?
Pour pouvoir réussir cette mission, nous sommes obligés de bâtir notre stratégie de développement autour de trois (3) grands axes: d'abord, assurer la mission fondamentale c'est-à-dire la collecte et la distribution du courrier ; ensuite, être présent partout sur tout le territoire national. Le troisième axe c'est de rendre la Poste rentable, pour ce faire, nous comptons sur le potentiel humain. Nous devons créer aussi des joints-ventures pour nous assurer des ressources nouvelles. Nous devons imaginer des nouvelles sources de motivation pour le personnel. Désormais, le client doit être Roi. Nous devons être à l'écoute de notre clientèle et adapter certains produits à leurs exigences.
Quels sont les nouveaux produits que vous allez mettre sur le marché en vue de rendre la Poste CI plus dynamique ?
Avec l'évolution technologique très poussée, aujourd'hui la Poste ne peut pas se contenter de transporter uniquement des lettres. Avec les nouvelles techniques de communication (fax, Internet), la Poste doit adapter ses prestations. Nous allons créer le Service de mandat-fax, puis installer Internet dans tous nos bureaux. Le mandat électronique doit remplacer le mandat télégraphique.
Comment estimez-vous le rôle de la Poste CI dans le développement régional et dans celui de la Côte d'Ivoire ?
La position géographique de la Côte d'Ivoire est un atout inestimable, et fait d'elle une véritable plate-forme. La ville d'Abidjan a été choisie comme Centre de Transit Régional. Le courrier des autres pays de la Sous-Région doit transiter par la Côte d'Ivoire. La Poste de Côte d'Ivoire a un rôle très important à jouer dans la Sous-Région. Nous sortons du 22ème congrès de l'Union Postale Universelle (UPU) en Chine où la Côte d'Ivoire a été plébiscitée pour abriter le prochain congrès de l'an 2004. Le poids que joue la Poste Ivoirienne auprès des autres pays a été déterminent dans ce choix.
Quel va être le rôle de la Poste CI dans l'organisation de cette conférence ?
C'est un congrès qui regroupe les 189 pays
membres de l'Union Postale Universelle et ce congrès
a lieu tous les cinq (5) ans. Il reçoit 2000
à 2500 délégués et la
Côte d'Ivoire va devoir abriter ce Congrès
pendant trois (3) semaines. Vous voyez ce que cela
fait pour le pays, les retombés économiques
seront appréciables, c'est un challenge et
je pense que nous pouvons le réussir. Avec
l'appui de tous les pays africains et de toutes
les postes du monde, nous pourrions réussir.
La Poste aura à travailler avec le Bureau
International de l'UPU pour préparer ce Congrès
qui va consister à la mise à jour
des actes de l'UPU. Nous analyserons l'exécution
du programme d'action de Beijing. Les résolutions
et les décisions qui seront soumises au Congrès
de 2004 seront préparées par la Poste
de Côte d'Ivoire et le Bureau International
de l'UPU. Toute l'organisation matérielle
va se reposer sur la Poste de Côte d'Ivoire. |
Vous avez déjà établi des relations avec une agence express du courrier international qui est Chronopost. Dans cette vue, quels sont les autres partenariats que vous avez déjà établis avec des compagnies étrangères ?
Pour le moment, nous sommes en partenariat avec Chronopost dans le domaine du courrier express. Nous sommes ouverts et peut être que demain nous pouvons créer un partenaire dans le domaine des colis avec des messageries. Nous envisageons un partenariat dans le domaine du transfert électronique d'argent.
Nos lecteurs sont en perpétuelle recherche de nouvelles opportunités d'investissements ; Dans quels secteurs de vos activités seriez-vous intéressé à attirer des partenaires ?
Pour la Poste traditionnelle, nous avons un réel besoin d'investissement. La poste doit être présente partout, nous devons multiplier nos points de contacts et, comme tel, il faut investir sur le côté matériel postal (les Boîtes Postales, les casiers de tri, les sacs postaux, les machines à trier les lettres). Nous pensons aussi à l'informatisation de nos opérations, nous avons un réel besoin d'investissement en informatique.
Avez-vous déjà des contacts avec les entreprises américaines ?
Oui, nous avons des contacts avec la Poste Américaine. Nous avons des accords de coopération bilatérale avec la Poste Américaine en matière d'échange de mandats postaux, d'échange de courrier. Nous avons même obtenu l'accord de la Poste Américaine pour les formations de nos cadres en anglais et de nous apporter leur expertise pour l'organisation du Congrès de l'UPU en l'an 2004 à Abidjan.
Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre parcours professionnel ? Quelle a été votre plus grande satisfaction ?
Après mes études universitaires, j'ai fait ma formation à Toulouse comme Inspecteur et de là je suis rentré à la Poste en 1968. J'ai fais le Centre de Formation en tant que Directeur et après j'ai fait l'Ecole Multinationale en tant qu'Enseignant puis Directeur. Je suis passé ensuite à la Caisse Nationale d'Epargne (CNE) comme responsable, puis à l'Exploitation Postale comme Directeur. J'ai été Secrétaire Général de la poste, ensuite Directeur Général Adjoint de la Poste et aujourd'hui j'en suis le Directeur Général.
Ma plus belle satisfaction, c'est l'enseignement. Quand j'étais Enseignant et Directeur d'Ecole, le contact avec des étudiants des différents pays de la Sous-Région a été ma plus grande satisfaction.
Quel serait le message final que vous allez adresser à nos lecteurs américains ?
Nous sommes très contents de découvrir et de faire des déclarations dans le magazine FORBES et nous disons que la Poste est prête à recevoir toutes les suggestions et recevoir tous ceux qui veulent participer à son développement en lui apportant leur savoir-faire d'une part, et d'autre part, en lui apportant leur technologie tant dans le domaine informatique que postal (machines à oblitérer les lettres, casier. |
